À l’occasion de la Semaine nationale des entraîneurs, qui se déroule du 19 au 27 septembre, nous remercions nos 14 000 entraîneurs bénévoles de partout au Canada en présentant certaines de leurs histoires inspirantes. Leur soutien indéfectible aide les athlètes d’Olympiques spéciaux à acquérir la confiance, la détermination et la force dont ils ont besoin pour relever tous les défis, dans le sport comme dans la vie.
Voici Reagan Croy, entraîneuse d’Olympiques spéciaux Manitoba
Reagan, entraîneuse en chef du club d’athlétisme d’Interlake, s’implique bénévolement auprès d’Olympiques spéciaux Manitoba depuis 2013. Au-delà de son rôle d’entraîneuse, elle se distingue par son dévouement à faire croître et connaître Olympiques spéciaux dans la région d’Interlake, au Manitoba.
Qu’est-ce qui vous a incitée à vous impliquer auprès d’Olympiques spéciaux Manitoba en 2013?
J’ai commencé à m’impliquer auprès d’Olympiques spéciaux Manitoba parce que ma cousine, qui dirigeait le club d’athlétisme d’Interlake, au Manitoba, était à la recherche de bénévoles. Le bénévolat est rapidement devenu une passion, et j’ai commencé à obtenir mes certifications d’entraîneuse pour gravir les échelons au sein du club.
Deux autres membres de ma famille y étaient athlètes à l’époque, et Olympiques spéciaux me permettait également de les voir chaque semaine. Notre club a un caractère unique – mon frère et moi avons commencé à y faire du bénévolat à peu près au même moment et encouragions également nos amis à se porter bénévoles aux séances d’entraînement. Nous avons donc rapidement fait évoluer le programme d’un club à une communauté.
Qu’est-ce qui vous plaît de votre rôle d’entraîneuse?
J’aime pouvoir aider les athlètes à atteindre leurs objectifs, quels qu’ils soient. Certains athlètes participent pour avoir l’occasion de voir leurs amis chaque semaine, alors que d’autres le font pour se mettre en forme et faire de l’activité physique ou encore pour compétitionner et réaliser de grands records personnels de temps et de distance. Peu importe les objectifs individuels des athlètes, je suis ravie de pouvoir faire partie de leur cheminement et de les aider à réussir.
J’aime aussi le fait que mon rôle d’entraîneuse me permet de m’impliquer auprès d’une véritable communauté composée d’athlètes qui développent un esprit de camaraderie avec leurs pairs et d’entraîneurs, de bénévoles et de parents qui développent un sentiment de solidarité. Ce qui est vraiment unique de ce club, c’est qu’à chaque séance, des parents ou des aidants socialisent entre eux et créent ainsi leur propre petite communauté de soutien.
Si j’aime tant être entraîneuse, c’est en raison des objectifs individuels des athlètes et de l’esprit de communauté qu’offre Olympiques spéciaux.
Quel est votre moment ou souvenir préféré par rapport à Olympiques spéciaux?
Je garde de nombreux souvenirs précieux d’Olympiques spéciaux, mais il y en a deux que j’affectionne particulièrement.
Le premier, c’est d’avoir vu l’un des athlètes que j’entraîne chanter l’hymne national aux Jeux d’hiver de Winnipeg l’année dernière. Je souligne que les Jeux d’hiver de Winnipeg tiennent lieu d’épreuve de qualification pour les Jeux nationaux, alors il y avait plus de 400 personnes dans la salle. J’aimerais vous dire que je chantais avec lui, mais j’étais si émue et fière qu’il réussisse à faire cela devant une foule immense que je suis restée immobile à le filmer et à pleurer. Et c’est sans compter que cet athlète parle habituellement avec un bégaiement. Le voir chanter sur la note parfaite me fait toujours chaud au cœur, et je suis heureuse qu’il ait eu cette occasion de briller grâce à Olympiques spéciaux.
J’ai vécu un autre beau moment en enseignant le lancer du poids à un athlète. Sans entrer dans les détails de la technique, nous travaillions principalement la levée du coude. C’est un aspect que nous travaillions chaque semaine, mais je devais toujours lui rappeler de lever le coude, parce qu’il ne le faisait pas automatiquement.
Un jour, alors que nous participions à une compétition d’athlétisme en salle, il s’est mis en position pour exécuter son lancer. (À cette étape de la compétition, je n’aide pas les athlètes, car ils doivent faire de leur mieux par eux-mêmes, sans que je n’intervienne.) Il s’est mis dans sa position habituelle, c’est-à-dire avec le coude plus bas, et juste avant de lancer, il a utilisé sa main opposée pour soulever physiquement son coude – et il a exécuté un lancer extraordinaire. Je rayonnais – la compétition aurait pu s’arrêter là pour moi. J’étais très fière de lui!
En quoi Olympiques spéciaux a-t-il changé votre vie?
Olympiques spéciaux a énormément changé ma vie. J’ai commencé à faire du bénévolat à un jeune âge, et cela m’a incitée à changer mes plans d’études et de carrière. J’ai fait de l’athlétisme pendant mes études secondaires et j’ai continué à participer à des compétitions à l’université. Après avoir subi une blessure grave à la cheville, j’ai décidé de prendre une année sabbatique et de voyager.
Cette année-là, j’ai constaté à quel point ma communauté d’Olympiques spéciaux me manquait et que je voulais recommencer à faire du bénévolat une fois rentrée chez moi. J’ai décidé de changer d’université pour étudier la condition des personnes handicapées. J’ai fait une mineure dans ce domaine et je poursuis actuellement une maîtrise en ergothérapie. Mon objectif à court terme est de décrocher un poste d’ergothérapeute qui me permettrait de travailler avec des personnes ayant une déficience intellectuelle. Peu importe où je travaillerai un jour, c’est surtout grâce à Olympiques spéciaux que je suis devenue la personne que je suis aujourd’hui. J’aurais probablement emprunté un chemin complètement différent si je n’étais jamais devenue bénévole auprès d’Olympiques spéciaux.
Qu’avez-vous appris des athlètes d’Olympiques spéciaux?
Les athlètes d’Olympiques spéciaux m’ont appris beaucoup de choses. J’ai appris que les athlètes d’Olympiques spéciaux sont de véritables athlètes. Je sais que cela peut sembler évident, mais je pense que certaines personnes considèrent Olympiques spéciaux comme un programme récréatif ou de divertissement, alors qu’en réalité, ces athlètes travaillent fort, y consacrent beaucoup de temps et atteignent leurs objectifs.
J’ai également appris l’importance du sport et de la routine. Ces aspects sont parfois négligés, mais quand je vois les avantages que les athlètes tirent chaque semaine de la communauté que nous avons créée ensemble, je constate toute leur importance. Mes athlètes m’ont appris à ne pas tenir le sport et la communauté pour acquis; ils me rappellent combien Olympiques spéciaux est important pour eux à chacune de nos séances d’entraînement.
De quelles autres façons vous impliquez-vous auprès d’Olympiques spéciaux?
J’occupe le rôle de secrétaire au sein de l’équipe de direction d’Olympiques spéciaux Interlake et, l’année dernière, j’ai organisé quelques collectes de fonds pour ma région, car nous avions besoin d’argent. De nombreux athlètes se dirigeaient vers les Jeux nationaux, et nous devions trouver les moyens de les soutenir. L’un des objectifs d’Olympiques spéciaux consiste à faire en sorte que les athlètes paient le moins de frais possible de leur poche, car les personnes ayant une déficience intellectuelle rencontrent généralement des obstacles lorsque vient le temps d’entrer sur le marché du travail et de gagner un revenu, et il ne semble donc pas équitable de leur demander de payer pour leurs loisirs.
Pour soutenir les athlètes, j’ai organisé une collecte de fonds Yaymaker (anciennement Paint Nite) dans le restaurant où je travaille. Le restaurant était bondé le jour de l’événement, et nous avons amassé plus de 500 $ pour nos athlètes.
Mon club et moi avons également organisé un barbecue en collaboration avec notre épicerie Safeway locale, et la totalité des recettes a servi à soutenir les athlètes qui se rendaient aux Jeux nationaux. Cette collecte de fonds s’est avérée fort amusante, car ce sont les athlètes qui étaient responsables de l’ensemble de l’activité et ils ont eu beaucoup de plaisir à interagir avec le public.
J’ai également organisé une collecte de fonds/kiosque d’information à une foire locale avec rodéo. À tour de rôle, athlètes, parents, bénévoles et entraîneurs ont fait connaître notre club et recueilli des dons au kiosque.
J’ai également organisé une compétition de raquette dans notre région, la première en son genre. Je voulais offrir aux athlètes la chance de vivre une véritable expérience de compétition avant de se rendre aux Jeux nationaux.
Dans quelle mesure les derniers mois de confinement ont-ils été difficiles pour vos athlètes et pour vous en tant qu’entraîneuse?
Les quelques derniers mois ont été difficiles et m’ont semblé étranges. À l’annonce du confinement, notre club a décidé de suspendre les activités et de tout reprendre après les vacances d’été.
Le club d’athlétisme d’Interlake est une communauté tricotée serrée, et les athlètes ont trouvé difficile de ne plus pouvoir interagir avec les autres de la même manière. L’automne est habituellement une période emballante, car les athlètes reprennent l’entraînement, et nous pouvons tous nous raconter comment s’est passé notre été. Même si nous n’avons pas pu nous réunir officiellement, je sais que les membres de mon club sont impatients de reprendre leurs programmes quand il sera possible de le faire en toute sécurité. Nous devons tous faire preuve de patience en ces temps qui évoluent constamment.
Pourquoi d’autres personnes devraient-elles s’impliquer auprès d’Olympiques spéciaux?
Si mon histoire ne vous a pas déjà convaincu de vous impliquer auprès d’Olympiques spéciaux, permettez-moi d’ajouter ceci : vous devriez vous joindre à Olympiques spéciaux, parce que vous ne savez pas ce que vous manquez tant que vous n’en faites pas partie. En plus d’être très amusante, votre participation à Olympiques spéciaux s’inscrit dans un mouvement d’inclusion plus large. En tant que société, nous avons encore beaucoup de chemin à faire, mais je pense que nous réalisons des progrès, et des mouvements comme Olympiques spéciaux, motionball et les programmes offerts en milieu scolaire nous font progresser sur la voie de l’inclusion.
Si ce n’est pas une raison suffisante, je peux presque vous garantir que votre rôle de bénévole vous apportera bien plus que ce que vous y consacrerez. Je ne saurais dire combien de fois je suis repartie d’une séance d’entraînement avec plus d’énergie qu’à mon arrivée. C’est difficile à décrire, mais on le comprend dès qu’on s’implique. Si vous passez dans la région de Selkirk, venez nous rendre visite pour voir tout ce que nous avons à offrir!
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