Lorsque Lorne White, un agent retraité du Service de police de Toronto, a entendu parler pour la première fois de la Course au flambeau des agents de la paix (CFAP) il y a plus de 30 ans, il ne connaissait rien au sujet d’Olympiques spéciaux.
Aujourd’hui, il est l’un des plus grands ambassadeurs du mouvement au Canada.
La toute première Course au flambeau des agents de la paix a eu lieu à Wichita, dans l’État du Kansas, en 1981, sous la direction du chef de police de Wichita de l’époque, Richard LaMunyon. Les cinq coureurs, dont M. LaMunyon, avaient obtenu des promesses de dons et porté le flambeau jusqu’à une école secondaire de la région, où ils ont allumé la vasque pour signer l’ouverture d’une compétition de Special Olympics Kansas. La course avait alors permis d’amasser 300 dollars.
La CFAP existe maintenant dans le monde entier et plus de 113 000 agents de la paix y participent. Elle est devenue le plus important organisme communautaire de sensibilisation et de collecte de fonds au profit du mouvement mondial, amassant des dizaines de millions de dollars chaque année pour les programmes d’Olympiques spéciaux. En 2019 seulement, la CFAP a permis d’amasser la somme de 4,5 millions de dollars au Canada.
C’est en 1986, lors d’une conférence professionnelle à Louisville (Kentucky), que l’agent White a entendu parler de la CFAP – par M. LaMunyon en personne. Inspiré par l’idée, il en a fait part au Service de police de la communauté urbaine de Toronto. L’année suivante, avec l’approbation du chef de police de l’époque, Jack Marks, la première Course au flambeau des agents de la paix du Canada avait lieu. L’événement tenu dans le Sud de l’Ontario a rassemblé plus de 1 120 coureurs provenant de 36 organismes d’application de la loi différents. Les agents ont parcouru 900 kilomètres avec le flambeau, pour terminer leur course au centre-ville de Toronto et allumer la vasque à l’aréna Varsity, donnant le coup d’envoi officiel du tournoi international de hockey intérieur de 1987.
Après le vif succès de la course en Ontario, qui a permis d’amasser 100 000 dollars, le Service de police de Toronto a présenté l’idée à l’Association canadienne des chefs de police.
« Il suffit d’assister à une cérémonie d’ouverture durant laquelle des agents de la paix défilent sous les applaudissements de la foule – alors qu’ils n’en reçoivent jamais – pour comprendre tout l’impact que cela peut avoir », affirme M. White. « Nous avons tenu deux conférences nationales à Toronto, auxquelles la plupart des provinces ont participé, et c’est là que le programme a vu le jour au Canada. »
Selon Paul Manuel, membre retraité du Service de police de Calgary, la nouvelle de la Course au flambeau des agents de la paix de l’Ontario en 1987 a rapidement fait son chemin jusqu’en Alberta.
« Comme nos agents semblaient intéressés, nous avons organisé une course à Calgary en 1988 », se rappelle M. Manuel. « Ça nous semblait être un bon moyen de participer à la vie communautaire en tant qu’agents de police; nous avons donc lancé l’initiative au sein du service et à l’échelle de la province par la suite. »
Après sept années en tant que coureur, M. Manuel a décidé de s’investir dans la CFAP sur le plan organisationnel. Aujourd’hui, il assume les responsabilités de directeur provincial de la CFAP de l’Alberta.
« Elle fait partie intégrante de notre vie maintenant », indique M. Manuel, qui est également un entraîneur de dynamophilie de longue date d’Olympiques spéciaux. « Mon épouse Theresa est aussi bénévole. Nous aimons les gens, les athlètes, la compétition et la camaraderie. »
Il confie que sa participation a non seulement fait de lui « un meilleur agent de la paix, mais aussi une meilleure personne. »
Judy Cyr, agente des programmes communautaires de la GRC, au Nouveau-Brunswick, s’est jointe à la CFAP dès son entrée en fonction, il y a six ans.
« On m’a parlé de la course et je me suis aussitôt dite partante! », se souvient-elle.
« C’est impossible de se sentir triste en présence d’athlètes d’Olympiques spéciaux ou de passer une mauvaise journée avec eux. Ils nous font sourire. »
Tout en organisant des collectes de fonds dans sa collectivité, Mme Cyr travaille à accroître la participation d’un plus grand nombre d’organismes d’application de la loi : Service correctionnel, Sécurité publique, Forces armées.
« Vous n’avez pas à porter l’uniforme pour participer », souligne-t-elle.
La CFAP continue à porter la Flamme de l’espoir jusqu’aux cérémonies d’ouverture de Jeux locaux, provinciaux, nationaux et mondiaux. De plus, elle a évolué pour comprendre d’autres événements communautaires de collecte de fonds organisés tout au long de l’année, comme les collectes de fonds des policiers, les défis du tir d’avion, les défis de l’ours polaire et les convois de camions.
Au Canada, la CFAP a permis d’amasser 72 millions de dollars depuis 1987. Elle compte aujourd’hui 13 577 membres de partout au pays et continue d’accueillir de nouveaux membres de divers organismes d’application de la loi.
« Si les gens souhaitent faire quelque chose d’utile et voir les résultats de leurs efforts, la Course au flambeau est la façon toute désignée de le faire », affirme M. White. « Dans nos collectivités, nous voyons les athlètes s’entraîner; aux différents échelons des Jeux, nous les voyons concourir. »
« Suivez ces athlètes pendant quelques années et vous les verrez s’épanouir individuellement... il n’y a rien de plus concret. »