Quand Roshan Gosal, qui vit à Abbotsford, encourage ses camarades à faire du bénévolat pour Olympiques spéciaux Colombie-Britannique, il peut puiser dans ses six années d’expérience comme entraîneur dans sa région pour les convaincre.
Le moment que le jeune homme de 20 ans préfère partager, c’est celui où son équipe disputait la troisième place dans un tournoi de soccer.
« Le gardien de l’autre équipe avait réussi un arrêt fantastique sur un tir au but à nous, mais il était tombé », se rappelle Gosal. « Le ballon a rebondi vers un de nos joueurs, mais au lieu d’exécuter un tir pendant que le gardien était au sol, il est allé l’aider à se relever. »
Les adversaires se sont remerciés mutuellement, le joueur de Gosal est allé récupérer le ballon, a exécuté son tir… et le gardien a réussi un autre arrêt incroyable. L’équipe de Gosal a perdu le match.
« C’était presque comique », sourit Gosal. « Ça ne lui a pas traversé l’esprit de tirer; il avait juste peur que le gardien se soit fait mal en tombant. »
Les histoires inspirantes comme celles-ci sont courantes quand on fait du bénévolat pour Olympiques spéciaux; « l’essayer, c’est l’adopter ».
Gosal s’est engagé au début de son secondaire pour remplir les heures de bénévolat exigées par le programme d’études.
Six ans plus tard, non seulement Gosal entraîne-t-il toujours en soccer et en natation, mais il agit également comme coordonnateur des relations avec la collectivité, volet jeunesse, pour Olympiques spéciaux Abbotsford. C’est dans ce dernier rôle qu’il travaille à recruter d’autres jeunes dans le mouvement. Le jeune homme a aussi fondé un club Olympiques spéciaux à l’Université de Fraser Valley, où il étudie en chimie et en biologie, en plus de piloter Spread the Word to End the Word – une campagne internationale qui vise à éradiquer le mot en « r » – partout dans Abbotsford.
Si Gosal appuie cette campagne, c’est parce qu’il a malheureusement été un témoin privilégié des effets négatifs du mot en « r » après un entraînement. Une personne avait prononcé le mot en passant, ce qui avait immédiatement fait taire les rires et effacé les sourires chez les joueurs.
« Ils m’ont regardé et m’ont demandé ce qui pouvait bien pousser quelqu’un à les appeler comme ça, et je n’ai pas su quoi répondre sur le moment », déplore Gosal. « J’ai vu l’impact et j’ai su combien ça avait blessé certains athlètes; je n’allais pas laisser ça se produire à nouveau. »
Gosal a lancé sa campagne dans quatre écoles d’Abbotsford et a recueilli 1 500 signatures d’étudiants qui s’engageaient à cesser d’utiliser le mot en « r ». Quatre ans plus tard, la campagne se déroule dans 10 écoles d’Abbotsford ainsi qu’à l’Université de Fraser Valley, et les signatures sont tellement nombreuses qu’on n’arrive plus à les calculer.
Gosal et Austin Johnston, un joueur de son équipe de soccer d’Abbotsford, veulent profiter du Sommet mondial sur le leadership jeunesse 2019 d’Olympiques spéciaux pour étendre la campagne. En compagnie d’un mentor adulte, ils ont tous deux été invités à participer à l’événement, qui se tient à Abou Dhabi le mois prochain. Ils y retrouveront d’autres jeunes leaders de partout dans le monde pour travailler sur des projets destinés à favoriser l’inclusion.
Lois McNary, vice-présidente aux sports d’Olympiques spéciaux Colombie-Britannique, nous apprend que l’impact constant de Gosal a valu à celui-ci un siège au conseil de direction de l’organisme, où il participe notamment aux discussions entourant le plan stratégique.
« Il s’est vraiment investi et a endossé un rôle de leader de premier plan avant même d’arriver à l’université », admire Mme McNary. « Il adore ce qu’il fait avec les athlètes, il adore s’impliquer, il croit à la cause. Les mots nous manquent pour le décrire; nous sommes absolument enchantés de travailler avec lui. »
Un seul entraînement a suffi pour qu’Olympiques spéciaux s’installe dans la vie de Gosal. Comme il avait un oncle né avec le syndrome de Down, il savait ce choix idéal. Il a d’ailleurs recruté l’oncle dans son équipe.
Gosal raconte : « Je ne l’avais jamais vu dans ce genre d’environnement et j’ai trouvé ça formidable de le voir se faire ami avec tous les athlètes et passer l’entraînement au complet à rire et à sourire. »
Et bien sûr, le jeune homme retire autant de son bénévolat. « L’environnement lui-même est tellement authentique, et on est tous là parce qu’on veut avoir un impact », dit-il. « C’est pour ça que j’ai envie de plonger dans tous les aspects possibles de l’organisation et exercer la plus grande influence possible, parce que c’est quelque chose que j’aime vraiment. »