Depuis plus de 30 ans, deux générations d’une famille torontoise, les Etherington, consacrent leur vie à la croissance du mouvement Olympiques spéciaux au Canada – et une relève est à prévoir!
Ensemble, la famille a lancé un grand événement-bénéfice de même qu’un organisme au profit des Canadiens qui vivent avec une déficience intellectuelle : SANS LIMITES, le gala d’Olympiques spéciaux Canada, et motionball, un organisme qui s’adresse à la prochaine génération de philanthropes.
Tout commence avec Brian Etherington et un ami proche de la famille, David Garard, au début des années 1980.
Souvent invités aux activités d’organismes de bienfaisance locaux, les deux hommes décident de mettre sur pied leur propre événement-bénéfice pour une cause qu’ils appuient : Olympiques spéciaux.
« Devant l’état de l’organisme il y a presque 40 ans, nous avons pensé que cette merveilleuse initiative avait besoin d’un soutien communautaire, et c’est comme cela, je crois, que nous nous sommes lancés », explique Brian.
En 1983, ils tiennent le premier Festival des célébrités sportives, un déjeuner, à l’hôtel Royal York; des athlètes professionnels y assistent. L’événement permet de recueillir 4 300 $ la première année.
L’année suivante, les recettes s’élèvent à 25 000 $ et en 1989, l’événement est si gros qu’un fusible saute et c’est la panne de courant. Les organisateurs ajoutent une vente aux enchères et un repas en tenue de soirée au programme et les fonds continuent à grossir chaque année. Plus de 30 ans plus tard, le Festival des célébrités sportives prend le nom de SANS LIMITES, le gala annuel d’Olympiques spéciaux Canada, qui l’an dernier seulement a permis d’amasser 2 100 000 $.
« Ça a été une vraie joie de voir le festival grossir et s’améliorer avec la nouvelle génération », confie Brian, également ancien président du conseil et de la fondation d’Olympiques spéciaux Canada. « Quand on lance un projet, on sait que c’était une bonne idée si la génération suivante le poursuit. »
Aujourd’hui, Brian regarde ses fils Mark, 44 ans, Sean, 43 ans, et Paul, 41 ans, porter le flambeau à leur tour.
« Nos premiers pas au sein d’Olympiques spéciaux, nous les avons faits à titre de bénévoles du festival pendant des années; nous faisions tout ce qu’il y avait à faire », se rappelle Paul.
En 2000, Paul décide d’entraîner une équipe de hockey intérieur d’Olympiques spéciaux et « tombe en amour avec ça ».
« J’ai rencontré une tonne d’athlètes et de parents et j’ai vraiment compris pour la première fois le caractère communautaire d’Olympiques spéciaux », poursuit Paul.
Les trois frères se lient avec l’un des hockeyeurs de l’équipe de Paul, Kevin Timberlake, qui travaille également dans l’entreprise familiale, Etherington Generations. Ils voient Kevin sortir de sa coquille et lancer sa propre entreprise de paysagement et de menuiserie.
« Il est devenu très clair qu’Olympiques spéciaux allait bien plus loin que la compétition sportive, dit Paul. Il s’agit d’offrir des possibilités, d’enrichir la vie des athlètes et de leur donner confiance en eux. »
Une fois leurs études universitaires à tous les trois terminées, en 2001, les frères Etherington décident de suivre les traces de leur père et de créer leur propre événement signature en appui à Olympiques spéciaux.
« Nous voulions impliquer notre segment démographique, explique Paul, ce qu’on pourrait appeler les jeunes professionnels. »
Autour d’une bière, ils conçoivent l’idée de motionball, un organisme qui procure des fonds et de la visibilité à la Fondation Olympiques spéciaux Canada grâce à des événements à dimensions sociale et sportive combinées. Sans but lucratif, l’organisme tient des galas ainsi que son événement phare, le Marathon des sports, une journée de compétition inclusive au cours de laquelle chaque équipe accueille un athlète d’Olympiques spéciaux dans ses rangs.
« Il s’agit avant tout d’apprendre à connaître un athlète d’Olympiques spéciaux, précise Paul. Souvent, 90 pour cent de nos participants n’ont jamais passé de temps en compagnie d’une personne qui vit avec une déficience intellectuelle. Avant la fin de la journée, ils échangent leurs adresses courriel ou leurs numéros de cellulaire. Ils comprennent mieux ce qu’ils appuient. C’est quelque chose d’assez formidable à observer. »
motionball a aussi lancé #NoGoodWay #PasDeBonneFaçon – une campagne anti-intimidation qui vise à éradiquer l’usage du « mot en R » au Canada.
motionball organise aujourd’hui 32 événements dans 21 villes et a recueilli 10 millions $ en appui aux athlètes d’Olympiques spéciaux à la grandeur du Canada.
En novembre dernier, Mark, Sean et Paul recevaient le prix Harry « Red » Foster d’Olympiques spéciaux Canada, récompense attribuée à de personnes ayant contribué de manière significative au succès du mouvement au Canada.
Leur père, Brian, avait reçu le même prix en 2002.
Comme il s’apprête à lancer le programme de motionball pour 2019 (le vendredi 1er février au Liberty Grand), le trio forme la prochaine génération d’Etherington.
« Nous poussons nos enfants délicatement », rit Paul. « C’est notre plus grand espoir – les voir reprendre le flambeau. »