Harry Red Foster

 

Le regretté Harry « Red » Foster a mérité l’étiquette de « bâtisseur » dans tous les secteurs qu’il a abordés – sports, télédiffusion, publicité et défense des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

« Harry était probablement le plus grand ami des Canadiens ayant une déficience intellectuelle », avance le chercheur ontarien Frank Hayden, dont les travaux sur l’impact du sport et du conditionnement physique sur cette population ont étayé la fondation d’Olympiques spéciaux en 1968.

Alors que Hayden, autre bâtisseur du mouvement Olympiques spéciaux au Canada, aidait à constituer et à développer Olympiques spéciaux aux États-Unis, Foster collabora à l’établissement du mouvement au Canada. Il signa les documents de constitution dans les années 1970 et instaura un réseau influent dans le Nord. 

Harry Red Foster with an athlete.
Foster en compagnie d'une de « ses » athlètes.

« C’était un visionnaire, affirme Jim Jordan, ancien directeur général d’Olympiques spéciaux Canada. C’est grâce à Red Foster qu’Olympiques spéciaux a pris son envol [au Canada], grâce à l’argent qu’il a englouti dans l’aventure. »

« Il s’est impliqué des années avant même qu’on ait imaginé Olympiques spéciaux. » 

Né à Toronto en 1905, Foster avait un frère né avec le syndrome de Down. Au début des années 1900, bien des familles cachaient leurs proches vivant avec une déficience intellectuelle. Mais chez les Foster, on ne se plia jamais à cette norme sociale.

« Il [Foster] racontait souvent que quand il marchait dans la rue avec son jeune frère […] les gens préféraient traverser plutôt que d’être confrontés à un jeune déficient intellectuelle », se rappelle Bill L’Heureux, ancien président du conseil d’Olympiques spéciaux Canada et de la section ontarienne recruté par Foster lui-même. « Il était frappé de voir le manque de respect avec lequel on traitait les gens comme son frère. »

Foster fit une carrière remarquable en radiodiffusion dans les années 1930, puis en publicité aux commandes de sa propre agence, Foster Advertising Limited, durant la décennie suivante. Ses succès le rendirent célèbre, non seulement à Toronto, mais partout dans la province et à la grandeur du pays.

Vers les années 1950, l’homme devint l’ardent défenseur d’une association locale pour enfants présentant une déficience intellectuelle; il créa alors la Fondation Harry E. Foster dans le but d’amasser des fonds pour des groupes semblables, dont ferait un jour partie Olympiques spéciaux Canada.

Durant les années 1960, Foster mit sur pied un mouvement ayant pour mission d’obtenir un soutien gouvernemental pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle et de changer la perception du public à l’égard de celles-ci. Il fut témoin de nets progrès, comme l’ouverture des écoles publiques et des établissements de formation à l’emploi de l’Ontario aux personnes handicapées, et de changements sociétaux, comme l’abandon progressif du terme « retardé ».

L’action de Foster comme défenseur des droits le mena à Frank Hayden et aux Jeux Olympiques spéciaux de 1968, à Chicago.

Foster s’associa avec les Maple Leafs de Toronto pour y envoyer une équipe canadienne de hockey intérieur formée de 12 élèves de la Beverley School de Toronto, où Hayden menait ses travaux de recherches. Ils étaient les seuls Canadiens parmi un millier d’Américains à prendre part à l’événement.

Foster travailla alors à organiser un événement semblable à Toronto, et c’est ainsi que le 11 juin 1969, moins d’un an plus tard, s’ouvrirent les premiers jeux Olympiques spéciaux au Canada. La Ligue nationale de hockey commandita les équipes, Le Maple Leaf Gardens offrit sa patinoire à la compétition de hockey intérieur et d’autres épreuves se tinrent au parc de l’Exposition nationale canadienne et à une piscine locale. Célébrités et médias assistèrent à l’événement, qui dura deux jours.

Harry Red Foster with NHL player Lanny McDonald and an athlete.
Foster (à gauche) en compagnie de Lanny McDonald, joueur de la LNH, et d'une athlète.

Foster constitua le mouvement canadien en société en 1974, et des sections provinciales suivirent à la fin des années 1970 et durant la décennie suivante.

« Il se présentait à tous les événements avec un sourire enjôleur et une attitude de vendeur, raconte Bill L’Heureux. C’est ce genre de personne qu’il faut pour lancer quelque chose – quelqu’un à la Steve Jobs ».

Pour assurer la pérennité du mouvement, Foster forma une équipe composée de son filleul, Blake Murphy, comptable, de feu Frank Selke fils, commentateur sportif, et de Bill L’Heureux, alors jeune avocat.

« Il pouvait vendre n’importe quoi à n’importe qui, assure Bill L’Heureux. Il m’a certainement vendu l’idée de m’engager. »

L’Heureux, Murphy et Selke ont entretenu l’héritage de Foster bien après la mort de dernier, en 1985, et ils ont su s’adjoindre d’autres personnes pour mener Olympiques spéciaux à ses 50 ans et au-delà. 

« C’est l’histoire vécue d’un entrepreneur au cœur d’or, qui prenait toutes sortes de risques personnels pour faire quelque chose qu’il aimait vraiment », commente L’Heureux à propos de l’héritage de Foster. « C’était un modèle de leadership. »

Vous pouvez soutenir l’héritage de Harry « Red » Foster en faisant un don à Olympiques spéciaux Canada aujourd’hui même.

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