Les Agnew du Nouveau-Brunswick forment une famille Olympiques spéciaux.
« J’ai recruté tous mes enfants, leurs conjoints et mes sept petit-enfants dans le mouvement », se vante Glen Agnew, 74 ans, coordonnateur régional d’Olympiques spéciaux à Moncton Sud-Est.
Glen, aux côtés de sa femme, Rita, ont fait partie des tout premiers entraîneurs bénévoles de la province.
Glen raconte qu’en 1979, le patron de Rita aux Résidences Communautaires de Moncton, un groupe qui offre un hébergement aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle, leur avait demandé d’aider à démarrer un programme d’Olympiques spéciaux.
On avait dit à Glen qu’il n’aurait à entraîner qu’une heure par semaine pendant un an. « Et ça fait 40 ans de ça », dit-il en riant.
Glen est resté parce que les athlètes d’Olympiques spéciaux sont « si faciles à entraîner ». « Peu importe que le match ait bien ou mal été, dit Agnew, ils apprécient tellement ce que leurs entraîneurs font pour eux. »
Les athlètes du coin sont vite devenus membres à part entière de la famille Agnew; certains appelaient même Glen et Rita « papa et maman ».
Le couple amenait ses enfants − Jason, Carrie et Brian − avec lui aux entraînements et aux compétitions. « Nous n’avions pas de gardienne, explique Glen, alors naturellement, ils devaient venir au gym avec nous ».
Inévitablement, les enfants sont devenus bénévoles à leur tour.
« Je suis pas mal tombé dedans quand j’étais petit », dit Jason, aujourd’hui âgé de 45 ans et père de trois enfants à lui. « Je me rappelle être sur les genoux de mon père et l’observer en train d’entraîner en hockey intérieur. Le plus chouette, c’est que j’entraîne maintenant trois des hockeyeurs de ce temps-là ».
Jason, enseignant au secondaire, a recruté sa femme, ses enfants Jacob, Emma et Eyan et une foule de ses élèves comme bénévoles. « C’est plutôt facile à vendre », dit-il. « Une fois qu’on est dedans, on devient accros; ça fait partie de notre vie, de ce qu’on est, de ce qu’on fait. »
Glen et Jason ont également entraîné aux Jeux Olympiques spéciaux mondiaux, le premier à ceux de 2007 à Shanghaï et le second à ceux de 2015 à Los Angeles, et Jason agira bientôt comme entraîneur associé en athlétisme à l’édition d’Abou Dhabi 2019, du 14 au 21 mars.
Les Agnew ont aussi fait plus d’une fois le voyage jusqu’à Toronto pour assister à la remise des Prix nationaux d’Olympiques spéciaux Canada. En 2006, Rita était lauréate du prix Jim Thompson, décerné à des bénévoles qui incarnent l’esprit, la philosophie et les buts du mouvement. En 2010, Glen recevait la même récompense et Jason était nommé entraîneur de l’année.
Malheureusement, Rita nous a quittés en 2017, au terme de six années de lutte contre des tumeurs cérébrales. Elle a maintenu son bénévolat à travers bien des opérations et des traitements, jusqu’à deux mois avant sa mort. Olympiques spéciaux Nouveau-Brunswick a créé un prix en l’honneur de Rita et sa famille poursuit son œuvre de bénévole dévouée.
De toute sa vie d’engagement, Jason retient les Jeux d’été d’Olympiques spéciaux Canada Vancouver 2014 comme son moment préféré : son père dirigeait Équipe Nouveau-Brunswick, lui-même en était l’entraîneur en chef en athlétisme et son fils, Jacob, faisait partie du personnel de mission.
« On était trois générations à servir en même temps », se rappelle Jason avec fierté.