Après sa médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1988 à Calgary, le nageur Mark Tewksbury était vraiment prêt à mettre carrément le sport derrière lui.
« J’étais un peu déprimé après les Olympiques », confie Mark. « Ben Johnson s’était fait prendre pour dopage aux stéroïdes et l’équipe olympique avait franchement mauvaise presse. »
À son retour des Jeux olympiques de 1988 en Corée du Sud, Mark assiste à un événement d’Olympiques spéciaux à Calgary.
« Rien ne peut vous préparer à l’énergie qui règne à un événement d’Olympiques spéciaux », affirme Mark, au souvenir des câlins, des tape là et des hourras des athlètes.
« Ça m’a aidé à voir à nouveau le côté inspirant du sport – son pouvoir de rassembler les gens et de leur donner un sentiment de maîtrise, un sentiment d’appartenance », poursuit Mark. « Quand on est pris dans l’arène intense du sport olympique de haut niveau, c’est très rafraîchissant de se faire rappeler les excellentes raisons qui nous avaient poussé au sport au tout début; on perd ça de vue. »
Mark replonge donc dans la piscine, et quatre ans plus tard, en 1992, il rentre des Jeux olympiques de Barcelone avec la médaille d’or au 100 mètres dos.
« Olympiques spéciaux m’a fait voir les choses autrement à un moment crucial, » ajoute Mark.
Le voilà accro.
Dans les années qui suivent, Mark va prendre la parole à de nombreux événements d’un bout à l’autre du pays, se joindre à la fondation d’Olympiques spéciaux Canada puis au conseil d’administration de l’organisme, en 2009. Aujourd’hui, il assume la présidence du conseil et se passionne toujours autant pour la cause.
L’un des premiers objectifs de Mark comme membre du conseil était d’attirer un plus grand nombre de champions olympiques et d’athlètes professionnels dans le mouvement Olympiques spéciaux.
En 2013, il fonde le Réseau des champions, un groupe de camarades à lui, athlètes et célébrités, qui donnent de leur temps pour faire connaître le mouvement lors d’événements, à travers leurs réseaux sociaux et dans les médias.
Ils étaient huit au début, dont les coprésidentes fondatrices Jamie Salé et Catriona Le May Doan. Aujourd’hui, le réseau compte près de 50 athlètes professionnels, personnalités des médias et célébrités canadiennes, des danseurs sur glace Tessa Virtue et Scott Moir à Rick Mercer, humoriste et vedette de la télé, qui assistaient tous les trois à SANS LIMITES : le gala d’Olympiques spéciaux en novembre.
Cette année, Le May Doan et Salé passent le flambeau à de nouveaux présidents : les olympiens Kyle Shewfelt, gymnaste, et Jennifer Jones, curleuse.
« Kyle est tellement enthousiaste, et puis Jenn compétitionne toujours, alors ils vont pouvoir recruter de nouveaux membres et hisser le réseau à un niveau supérieur », jubile Mark.
À la fin de son mandat à la présidence du conseil d’administration, plus tard cette année, Mark aura cumulé un legs de 30 années d’appui au mouvement. Et le 50e anniversaire d’Olympiques spéciaux arrive comme « la cerise sur le gâteau ».
« Je suis dans le mouvement depuis longtemps, alors c’est agréable de mettre toute cette expérience à profit pour aider à mousser les choses cette année », se réjouit Mark. « Les temps sont vraiment propices pour Olympiques spéciaux. »
Même si Mark passera au rôle de président sortant et se concentrera sur son entreprise de formation et de perfectionnement, The Great Traits, il ne cessera jamais de soutenir les 45 000 athlètes d’Olympiques spéciaux et plus à la grandeur du pays.
« J’ai la chance d’avoir de l’empathie, parce que je comprends comment on se sent quand on est différent et qu’on a peur d’être peut-être exclu de la société », explique Mark, évoquant l’époque où il s’est affirmé en tant que gai, en 1998. Il en avait subi le contrecoup, dont la perte d’un contrat à six chiffres. « Olympiques spéciaux m’a donné l’occasion de faire une différence. »
« J’adore la citation “le succès est le produit d’une personne qu’on a encouragée”, et Olympiques spéciaux, c’est ça, vraiment. »