Noella Douglas takes a photo with the Laval swim team at a local pool.
Noëlla (en bas à gauche) avec l’équipe de natation de Laval.

Personne ne pouvait dire non à la Montréalaise Noëlla Douglas.

Du haut de ses 4 pieds 9 pouces, cette mère de cinq enfants, qui avec son sourire chaleureux pouvait donner à n’importe qui le sentiment de faire partie de la famille, faisait preuve d’une détermination incroyable et se battait « bec et ongles » pour ce en quoi elle croyait – c’est-à-dire les athlètes d'Olympiques spéciaux.

« Elle a été une pionnière du mouvement au Québec », nous apprend Daniel Granger, membre de longue date du conseil d’Olympiques spéciaux Québec, qui a connu et apprécié Noëlla Douglas durant plusieurs années jusqu’à son décès en avril 2017. « Elle défendait l’inclusion sociale avec ardeur avant même l’avènement d’Olympiques spéciaux, et elle l’a fait véritablement jusqu’à sa mort. »

À la fin des années 1960, Noëlla Douglas travaille dans un entrepôt qui emploie des personnes vivant avec une déficience intellectuelle. S’apercevant que ces personnes n’ont pas grand-chose à faire durant leurs temps libres, elle forme une équipe de hockey intérieur. Elle recrute des bénévoles, des joueurs en plus grand nombre, et se retrouve au final avec une petite ligue à Montréal.

Mme Douglas entend parler du Torontois Harry « Red » Foster, autre bâtisseur du mouvement, responsable de la constitution d’Olympiques spéciaux en société au Canada. Elle le rencontre, envoie une équipe concourir en Ontario et fonde Olympiques spéciaux Québec en 1981.

Selon Daniel Granger, Noëlla Douglas n’avait jamais peur de demander quand il s’agissait des besoins de ses athlètes. Un jour, on l’entend dire à Bob Gainey, des Canadiens de Montréal, que ses joueurs doivent cesser de se battre sur la glace parce que ses athlètes les imitent; un autre jour, elle se rend à Ottawa et reste assise dans le bureau d’un sous-ministre jusqu’à ce qu’il accepte de la voir pour discuter de financement.

« Quand elle voulait quelque chose, assure M. Granger, elle était drôlement tenace. Pour elle, un “non” n’était pas une réponse. »

Noella avec deux athlètes d'OS Quebec.
Noëlla Douglas (au centre), en compagnie des athlètes d’Olympiques spéciaux Andrew Perez (à gauche et Valérie Gagnon-Paradis.

Peggy Barnes, entraîneuse en natation pour Olympiques spéciaux Québec, a fait la connaissance de Noëlla Douglas au début de son bénévolat, il y a 37 ans. Mme Douglas est vite devenue sa mentore.

« Elle m’a énormément appris, confie l’entraîneuse. Elle était tellement bonne avec les athlètes et elle se pliait toujours en quatre pour eux. Elle tenait des ateliers avec eux, leur organisait des danses et faisait des collectes de fonds à leur profit. Elle voulait toujours plus, elle voulait qu’on les reconnaisse bien davantage. »

Le militantisme de Mme Douglas s’est également manifesté à l’extérieur du mouvement Olympiques spéciaux. Elle a fondé la troupe de théâtre POURQUOI PAS NOUS, qui présentait des pièces de théâtre mettant en scène des acteurs vivant avec une déficience intellectuelle.  En 1992, la troupe a participé à un festival européen pour artistes handicapés. L’Office national du film a documenté l’aventure, qui a fait l’objet du film Les fiancés de la Tour Eiffel (1993), primé lors d’un festival international de cinéma.

Le dévouement de Noëlla Douglas à la cause des personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle est reconnu partout au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde d'Olympiques spéciaux.

Mme Douglas a reçu le Prix du bénévole de l’année de Special Olympics International des mains d’Eunice Kennedy-Shriver, fondatrice de l’organisme, de même que le prix Harry « Red » Foster d’Olympiques spéciaux Canada, décerné à un nombre restreint de personnes ayant largement contribué au développement, à la visibilité et au succès du mouvement Olympiques spéciaux au Canada. Le prix le plus prestigieux d’Olympiques spéciaux Québec porte également son nom.

Noëlla Douglas a remis le prix nommé en son honneur et a continué à assister aux événements d’Olympiques spéciaux jusqu’à sa mort, en 2017. 

On peut aider à perpétuer l’héritage inspirant de Noëlla Douglas en faisant un don à Olympiques spéciaux Canada aujourd’hui même.

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