Originaire de Corner Brook, le dynamophile Jackie Barrett, aussi surnommé « l’orignal de Terre-Neuve », a non seulement battu des records lors des Jeux mondiaux des Olympiques spéciaux, il a aussi éclipsé ceux de ses homologues n’ayant pas de déficience.
En 2015, lors des Jeux mondiaux d’été des Olympiques spéciaux présentés à Los Angeles, Barrett a établi un nouveau record des Olympiques spéciaux en réussissant un soulevé de terre de 299 kg (656 lb); il a aussi battu le record terre-neuvien chez les hommes dans la catégorie Maître 1 Super poids-lourd grâce à une flexion des jambes de 277 kg (611 lb). Il a remporté trois médailles d’or et une médaille d’argent.
Les médias ont convergé vers lui suite à cette performance remarquable.
« C’était la première fois que je voyais une mêlée de presse pour un athlète des Olympiques spéciaux, dit Sharon Bollenbach, directrice générale d’OSC. C’était incroyable! »
Les bras autour des épaules, Barrett et son père ont fièrement répondu aux questions des journalistes. L’émotion les a envahis alors qu’ils évoquaient le souvenir de la mère de Jackie, décédée en octobre 2014 après un combat de 18 mois contre le cancer du poumon.
« C’est fantastique de soulever plus de 600 livres en faisant une flexion des jambes lors d’une compétition internationale et de démontrer que peu importe la personne qui le fait, c’est tout de même un poids de 600 livres, explique Barrett, qui est autiste. Ça montre que les athlètes des Olympiques spéciaux et toutes les personnes qui ont une déficience intellectuelle peuvent se tailler une place dans le monde et même surpasser les gens qui n’ont pas de déficience. »
Grâce à ses réalisations en tant qu’athlète, Barrett s’est mérité le titre de « Bâtisseur du mouvement », une distinction décernée aux personnes qui ont joué un rôle significatif dans les 50 ans d’histoire d’OSC ou dont la voix contribuera à façonner l’avenir de l’organisation. Mais sa contribution va au-delà du sport.
« Olympiques spéciaux rend hommage aux athlètes qui s’accomplissent dans le sport et dans la vie, et Jackie est un modèle en ce sens, mentionne Bollenbach. Il déboulonne une foule de perceptions erronées à propos des personnes ayant une déficience intellectuelle. »
Barrett s’est joint à Olympiques spéciaux en 1987 à titre de nageur. Il a opéré une transition vers la dynamophilie en 1995. Il a réuni une impressionnante collection de médailles, mais le sport lui a aussi permis de réaliser des gains à l’extérieur du gymnase. Il a acquis de la confiance et développé des compétences de vie qui renforcent son autonomie, p. ex., faire la lessive et préparer des repas.
Il a étudié le commerce à l’Université St. Mary’s et travaille maintenant dans le secteur de la technologie.
Après avoir établi ses records en 2015, Barrett a officiellement pris sa retraite du sport. Il n’a toutefois pas cessé de s’impliquer dans le mouvement des Olympiques spéciaux.
« Lorsqu’elle était vivante, ma mère était toujours là pour les athlètes. Elle assistait à presque toutes les compétitions des Olympiques spéciaux, indique Barrett. Lorsqu’elle est morte, je lui ai promis de poursuivre les efforts et le dévouement qu’elle avait démontrés pour les Olympiques spéciaux. »
Il agit maintenant comme bénévole à son club local de Corner Brook et œuvre en tant que mentor auprès de deux dynamophiles.
Daniel Moores, l’un de ces athlètes, a récolté deux médailles d’or et une médaille d’argent lors des Jeux d’été de 2018 d’Olympiques spéciaux Canada présentés le mois dernier à Antigonish, en Nouvelle-Écosse.
Alors que Barrett encourageait Moores parmi le public, beaucoup de gens l’ont approché afin d’entamer la conversation et de lui demander de poser pour une photo.
« Il est l’athlète étoile des Olympiques spéciaux, mentionne Bollenbach en souriant. Il a travaillé tellement fort, et c’est vraiment inspirant de constater qu’il tient toujours à apporter sa contribution. »
Barrett espère que son histoire encouragera d’autres personnes à s’impliquer.
« Le meilleur conseil que je pourrais donner à toutes les familles qui ont un enfant ou une connaissance qui a une déficience intellectuelle est de les inciter à entrer dans le mouvement des Olympiques spéciaux, recommande Barrett. Dès que votre fils ou votre fille se joindra aux Olympiques spéciaux, sa vie – et celle de tous ceux qui l’entourent – en sera à jamais changée. »
Bien que Barrett n’ait pas fait de compétition depuis trois ans, il continue de bien s’alimenter et de s’entraîner régulièrement dans un gymnase.
Serait-il toujours capable de soulever un poids de 611 livres en exécutant une flexion des jambes?
« Ça fait un moment, dit-il, mais ce serait certainement faisable. »
Pour soutenir des athlètes comme Jackie, faites un don à Olympiques spéciaux Canada dès aujourd’hui.